Elenwë [Extraits du Livre "Histoire des Œuvres d'Aléas"]

Aléas fut sans doute l'un des rares humains à jamais fouler le sol de Ceven Galad.
Convié par l'elfe Finaël, il s'y rendit probablement aux alentours des années 1 360 du Tiers Age.

Finaël et Apruivë, souvent nommés les "Gardiens" ou les "Amants Eternels" en raison de l'extraordinaire lien qui les unissait, avaient eu l'opportunité de se rendre en ce lieu, quelques temps auparavant.

A cette occasion, de grandes réjouissances eurent lieu à Ceven Galad pour fêter le retour de "Cundo", leur Gardien.

Bien que les elfes de cette Communauté aient appris et accepté le fait que Finaël ne demeurerait plus parmi eux comme autrefois, néanmoins, ils ne cessèrent jamais de le considérer comme le "Gardien" de Ceven Galad.

La plupart d'entre eux avaient été jadis accueillis par Finaël et avaient trouvé, à Ceven Galad, un nouveau foyer, une nouvelle famille. Ils avaient maintes et maintes fois combattu à ses côtés et ils éprouvaient un profond respect et une profonde reconnaissance à son encontre.

Peu à peu, ce Havre connut la prospérité et fut reconnu à sa juste valeur. La renommée grandissante des Tisseurs rejaillit en partie, par l'intermédiaire de Finaël, sur Ceven Galad et ses habitants.

Contrairement aux humains qui ne comprirent jamais vraiment la nature et qui, donc, n'accordèrent jamais vraiment d'importance à la Voie qui était celle de Finaël et d'Apruivë, les elfes de Ceven Galad perçurent d'emblée la féérie qui émanait de ce couple en raison de la force du lien qui les unissait l'un et l'autre et qui les unissait à Arda.

Les habitants de Ceven Galad aimaient à raconter que la beauté et la force de la Terre de Lumière n'étaient pas étrangères au mystère lumineux qui nimbait le couple. A leurs yeux, la venue d'Apruivë à Ceven Galad leur semblait nécessaire, indispensable pour qu'elle puisse recevoir la bénédiction du Cœur et être ainsi entièrement consacrée au Mystère de la Voie.

[Il est à noter, qu'un des lieux les plus secrets de Ceven Galad, une profonde grotte, s'appelle "Gathrod e-men", autrement dit, en langue commune, "La Caverne de la Voie".
Aléas n'a jamais rien dit à propos de cet endroit mais nous ne pouvons nous empêcher d'y voir, peut-être, un lien avec la "Voie du Dirn'Arda". Il nous parait évident que Ceven Galad joue un rôle important dans l'histoire des deux elfes et plus particulièrement dans celle de Finaël. L'Anneau que porte Finaël, "l'Anneau du Gardien" ou "l'Anneau de l'Eau", trouvé à Ceven Galad, est lié à la "Pierre Bleue", le "Joyau Perdu" de Ceven Galad. Or, selon toute vraisemblance, ce minéral "magique", ainsi que l'Anneau, font partie d'un vaste réseau d'artéfacts que les Tisseurs nommèrent les "Cœurs de Résonnance". Toutefois, Aléas ne mentionna jamais aucun lien entre ces "Cœurs de Résonnance" et "Dirn'Arda". Pourtant, à notre avis, le lien évident entre ces deux aspects est l'elfe lui-même puisqu'il est également et fortement impliqué dans ces deux "réalités" dont, hélas, nous ne savons pas grand-chose. Nous sommes ici confrontés à des "réalités elfiques" et il est fort probable que nous y resterons toujours étrangers. NDLR]

Si les elfes de Ceven Galad célébrèrent le retour du Gardien, ils célébrèrent davantage encore "Dirn'Arda" et son mystère. La consécration d'Apruivë fut marquée par le fait qu'elle fut reconnue et célébrée comme la "Dame de Ceven Galad".

Jusqu'à la fin de ses jours, Aléas resta persuadé qu'Apruivë, en devenant la Dame de Ceven Galad, avait été transformée et rayonnait d'une lumière encore plus éclatante. Depuis lors, il manifesta envers Apruivë une profonde déférence et une admiration sans bornes.

Peu après son arrivée, il fut conduit par Finaël sur "I dol ùrennen", l'Ile Oubliée, le Cœur de Ceven Galad. C'était la première fois qu'un humain était autorisé à pénétrer en ces lieux et, à notre connaissance, il fut le seul. 

[ Nous mettons de côté, volontairement, Elwin et Ardel, connus sous le nom des "Enfants de la Neige", les enfants adoptifs de Finaël et d'Apruivë. Etant donné le lien de parenté reconnu, bien que ces deux enfants soient humains, ils ont évidemment eu accès à des choses que le commun des mortels ne verra jamais. Des recherches sont actuellement en cours, et il est probable que le cas des "Enfants de la Neige" sera traité en profondeur, ultérieurement. NDLR]

C'était au crépuscule et Aléas ne parvint jamais à décrire d'une manière qui lui sembla convenable, la beauté et la magie du lieu. C'est là qu'il vit pour la première fois, la Dame de Ceven Galad. 

Vêtue d'une longue robe immaculée et diaphane, radieuse et lumineuse, elle allait parmi les grands arbres, se languissant de la présence de son amant. Muet de stupeur, figé d'étonnement, Aléas ne reconnut pas immédiatement Apruivë. Il pensait qu'il était en présence d'une créature étrangère à ce monde, un être de lumière et de beauté, nimbée d'étoiles. Depuis lors, il lui arriva souvent de nommer Apruivë, "Elenwë", l'Elfe Etoilée ou, plus simplement, l'Etoilée.

Quand elle ressentit la présence de Finaël, car elle n'avait nul besoin de le voir pour savoir qu'il se tenait présent, elle vint vers eux d'un pas vif, le visage rayonnant. Aléas, incapable de supporter une telle splendeur mit un genou à terre et inclina la tête. La Dame de Ceven Galad s'approcha et saisit les mains de son amant. Son regard vert émeraude brillait comme un joyau parmi ceux de "I dol ùrennen". Elle murmura d'une voix douce et profonde qu'Aléas aurait reconnu entre mille :

- Longue fut votre absence, Bien-Aimé, mais vous avez honoré votre promesse. Voici venu Elentir, celui qui chante parmi les hommes, le seul de sa race à avoir entrevu les Mystères de la Voie.

[ Aléas étant dans l'incapacité de trouver le havre secret de Ceven Galad, Finaël partit à sa rencontre, d'une part pour le guider et, d'autre part, pour le protéger sur une route qui pouvait s'avérer dangereuse. Nous ferons remarquer au lecteur que, visiblement, la Dame de Ceven Galad ne considère pas vraiment Elwin et Ardel comme appartenant à la race des hommes puisqu'elle affirme qu'Aléas ou "Elentir" est le seul humain à avoir entrevu les "Mystères de la Voie". Nous ignorons s'il s'agit simplement d'une attitude "affective" vis à vis d'Elwin et d'Ardel ou si ce lien de parenté à réellement impacté, d'une façon ou d'une autre, la nature humaine originelle de ces enfants. C'est un point qui sera étudié avec attention même s'il est fort possible que nous ne soyons jamais en mesure de tirer cela au clair. NDLR]

Se tournant vers Aléas :

- Levez-vous, mon ami, Elentir ne peut ainsi plier le genou devant celle qui lui tend la main.

Aléas se releva hésitant, le visage bouleversé :

- C'est vrai, à présent, je vous reconnais, vous, la Dame des Forêts, mais aujourd'hui, je sais que je me tiens aussi devant la Dame de Ceven Galad. A elle, je rends hommage car grande est sa beauté, infini, est le mystère qui l'habille de lumière.

Il déposa un furtif baiser sur la main qu'elle lui tendait et, faisant demi-tour, il disparut aussi vite que ses jambes le lui permirent. C'était trop d'émotion. Rien ne l'avait préparé à cela. Il connaissait Ceven Galad, de nom, depuis fort longtemps, mais il ne pouvait deviner la réalité que recouvrait un tel lieu. "Dame de Ceven Galad" n'était pas qu'un titre ou une simple appellation comme le croyaient, à tort, les humains. C'était une réalité vivante, prégnante et rayonnante. Ce n'était pas un nom, elle était, elle EST la Dame de Ceven Galad.

C'est suite à cette rencontre bouleversante, qu'Aléas écrivit ce cours hommage à la Dame de Ceven Galad. Il refusa toujours de s'approprier ce texte. Peut-être n'avait-il fait que traduire un chant elfique qu'il avait entendu ou peut-être estimait-il qu'une voix, celle de la Terre de Lumière, avait guidé sa main et qu'il n'était en rien l'auteur de ces mots. Vers la fin de sa vie, hanté par ce souvenir merveilleux, il peindra une toile qu'il mettra de longues années à parachever. Il intitula cette œuvre "Elenwë, La Dame de Ceven Galad", ce qui contribua à jeter le trouble dans les esprits. D'aucuns se demandèrent longtemps qui était cette elfe inconnue qu'Aléas appelait "Elenwë".

Ce n'est qu'assez tardivement que les échanges épistolaires entre Maître Aléas et son confrère Maître Aldéric furent portés à notre connaissance. Dès lors, il devint évident qu'Elenwë n'était autre qu'Apruivë connue aussi, depuis cette époque, sous l'appellation de "Dame de Ceven Galad".

[Aujourd'hui, la confrérie des bardes à laquelle appartenait Maître Aléas, a perdu le lien avec Dirn'Arda, les Gardiens de la Terre. Toutefois lors d'un conseil relativement récent, nombreux sont les membres de cette confrérie à avoir réclamé que des tentatives soient effectuées afin de renouer le dialogue avec les Gardiens. Beaucoup estiment que ce lien serait à la fois une source de connaissances presque inépuisable et le moyen le plus sûr de restaurer le prestige de cette confrérie. D'autres ajoutent qu'une telle expérience, humainement parlant, serait extraordinaire et permettrait, assurément, de revivifier la branche mystique et initiatique de la confrérie qui avait vu le jour quelques années avant la mort d'Aléas.

Cette branche spécifique de la confrérie, connue sous le nom de l'Ordre d'Elentir, en hommage au nom elfique attribué jadis par la Dame de Ceven Galad à Aléas, espère, dit-on, que ses membres les plus éminents puissent bénéficier de l'insigne honneur de fouler le sol de la Terre de Lumière. Nous n'avons, à ce jour, nulle information allant en ce sens et nous doutons fortement que la Tradition véhiculée par l'Ordre d'Elentir puisse rendre compte, un jour, de près ou de loin, du Mystère du Dirn'Arda qui est, avant d'être un Mystère Mystique, un Mystère Elfique.

Bien qu'Aléas eut été nommé Grand Maître de l'Ordre d'Elentir, sous l'insistance de ses fidèles amis et confrères Aldéric et Daoharo, il semblerait qu'il n'occupât que peu ou pas cette fonction. D'après les échanges de lettres avec Aldéric et Daoharo, Aléas jugeait, apparemment, que l'Ordre déformait plus qu'il ne transmettait le Mysticisme dont il disait s'inspirer. Aussi finit-il par laisser assez rapidement la direction effective de l'Ordre d'Elentir à Daoharo, se réservant l'approche mystique. Bien qu'étant devenu de facto Grand Maître, Daoharo considéra toujours Aléas comme l'âme du groupe et le temps ne démentit jamais la profonde amitié entre ces deux hommes. NDLR]

Il est probable, bien que nous n'en ayons aucune preuve, qu'Aléas, sentant sa fin approcher, accomplit un dernier voyage jusqu'en Terre de Lumière pour s'y éteindre aux côtés du Dirn'Arda, c'est à dire aux côtés de ses deux amis elfes qu'il aimait profondément. Cela nous semble très plausible du fait qu'on ne trouva jamais nulle tombe au nom d'Aléas. Seule une stèle commémorative au nom du barde est présente à Teidmor. Cela n'est sans doute que justice car Aléas s'est toujours senti bien plus proche des elfes que de ceux de sa race.

A ce compte-rendu, nous joignons une reproduction de la toile de Maître Aléas, ainsi que le court poème qui lui est associé.

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Notes :

Ces œuvres de Maître Aléas sont accessibles dans la Grande Bibliothèque de Teidmor.

Selon toute probabilité, le lieu représenté sur la toile est "Lad En Nen", La Vallée de l'Eau en langue commune, sur Ceven Galad.
Aléas ayant toujours jugé que le Cœur de Ceven Galad, "I dol ùrennen", L'île Oubliée en langue commune, était au-delà de toute description ou représentation possible.

L'absence de rimes dans le poème laisserait penser, selon certains, que ce texte fut initialement rédigé en langue elfique puis ensuite traduit.
La traduction, pour rester le plus fidèle au texte, ayant fait l'impasse sur les rimes.
Toutefois, aucun texte elfique en notre possession ne vient corroborer cette supposition.

Pour rappel, Maître Aléas naquit en 1 291 et s'éteignit en 1 398 du Tiers Age, il avait 107 ans.
Certains prétendent que cette incroyable longévité pour un humain s'explique par sa longue fréquentation des elfes et par le fait qu'il fut le seul humain à entrevoir les Mystères du Dirn'Arda.

Chez les Elfes, il fut connu, après son passage à Ceven Galad, sous le nom "d'Elentir", ce qui signifie en langue commune "Celui qui demeure proche des elfes".

Maître Aldéric naquit en 1 317 et s'éteignit en 1 398 du Tiers Age, il avait 81 ans.

Concernant Maître Daoharo nous n'avons pas de dates précises.

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Compte-rendu rédigé par l'Assemblée des Erudits de Teidmor - 1 632 TA

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Texte + illustration ! Génial !
(j'ai bien aimé la bibliothèque …)

Il est possible que je te présente bientôt quelqu'un d'autre, qui fut sans doute aussi, un membre de l'ordre d'Elentir …

Evidemment, c'est avant tout un jeu 

C'est comme une vaste construction qui s'étale sur des siècles où toutes les données s'entremêlent inextricablement : Anneau, Pierre Bleue, les Tisseurs, Dirn'Arda, les Cœurs de Résonnance, Ceven Galad, Maitre Aléas, les Enfants de la Neige, la confrérie d'Aléas...

On conçoit aisément que certains romanciers se soient perdus dans leur propre dédale 

C'est un jeu assez passionnant de tout raccorder en un ensemble cohérent qui survolent les siècles, ce qui, pour un elfe, semble assez logique 

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Citation :

Il est possible que je te présente bientôt quelqu'un d'autre, qui fut sans doute aussi, un membre de l'ordre d'Elentir … 

Ce sera avec plaisir. 

Je trouve que c'est encore plus amusant quand on rebondit, quand on croise des "histoires " et des récits dans des trames, à priori, totalement indépendantes les unes des autres.

Un peu comme si on tissait une vaste toile où tout se tient, où chacun brode ses motifs qui se rattachent à l'ensemble. 


Surtout fais-toi plaisir, n'hésite pas à rebondir, à te réapproprier ce dont tu as besoin.

Tu peux fort bien apporter des infos sur l'ordre, compléter, ajouter afin que ça cadre avec tes visées.

(On peut même traficoter un peu les dates si nécessaire   par exemple pour la naissance de l'Ordre d'Elentir)

N'hésite pas non plus à "utiliser" Aléas, il est là pour ça. Ce n'est pas "MON" PNJ, c'est "UN" PNJ qui est venu au jour et qui s'enrichit au fil du temps.


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Remarque annexe :

Citation :

Peu après son arrivée, il fut conduit par Finaël sur "I dol ùrennen", l'Ile Oubliée, le Cœur de Ceven Galad. C'était la première fois qu'un humain était autorisé à pénétrer en ces lieux et, à notre connaissance, il fut le seul. 

La logique voudrait que les Tisseurs fassent partie des rares humains à avoir eu accès à cet endroit.

Mais comme en 17 ans de jeu, les Tisseurs n'ont visiblement pas eu le temps de passer à Ceven Galad, je pars du principe qu'ils n'y viendront jamais.

S'il faut encore attendre 17 ans, j'aurais 75 ans   si je ne suis pas déjà entrain de sucer les pissenlits par la racine 

Arlan devrait quand même y faire un saut (Fina lui fera un p'tit plan). Quelques massages elfiques et quels séjours de méditation au Cœur de Ceven Galad, dans l'Ile Oubliée, devrait lui permettre de regagner une poignée de points de SAN. J'dis ça, j'dis rien...