Ce qui donne finalement pour ce petit Rp à deux.
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Encore.... encore ce cauchemar. Je suis trempé de sueur. Le rêve s'efface petit à petit....mais.... il reviendra comme chaque nuit depuis la mort d'Elowinen.
Tout est calme sur le camp. Tout le monde dort. Seul Finael est debout, immobile, contemplant le ciel et la terre. Il semble ne faire qu’un avec le monde qui l’entoure. Si je n’avais pas l’habitude de voyager avec lui je ne l’aurai sans doute pas remarqué.
Je m’approche le plus discrètement possible de mon ami et celui-ci m’accueille à ses cotés avec un sourire. Je distingue à peine son visage sous la lumière des étoiles mais je perçois qu’il attend que je parle.
« Je n’ai pas sommeil… » Commençais je en mentant. Finaël me regardait avec intensité semblant me dire : « Est-ce seulement ça mon ami où…. ? »
…..
…
« En fait non, je suis rongé par les doutes et les remords. Depuis les évènements de Teid Maur une limite a été franchie. Il y a comme une boule de colère de rage, de frustration qui me ronge. Qu’est-ce qui peut bien mériter le sacrifice d’innocents… d’enfants……
Chaque nuit je revois les regards de tous ceux qui sont morts sous mes yeux, implorants une réponse à la question : pourquoi ?
Je ne vois qu’une réponse : je n'ai pas fait les bons choix...
Mais plus loin que ma propre personne, quel est finalement notre objectif… Nous ne faisons que contrer les attaques de l’ennemi. Nous somme sur la défensive en permanence doutant de tous …..
J’ai besoin de votre aide….. Vous qui vivez depuis si longtemps et avez décidé de consacrer votre existence à défendre Arda. Aidez moi à voir l’essentiel, à donner un sens à tout ceci car sinon j’ai bien peur de perdre pied. »
De longues secondes passèrent……
"Je ne peux rien pour vous."
La réponse dure, négative, implacable contrastait avec la douceur de la voix. L'elfe prolongea le silence comme s'il voulait donner un impact encore plus fort à sa réponse. Puis il reprit :
"Je ne peux peux rien pour vous car chacun est seul face à sa propre destinée et aux choix qu'il doit accomplir. Je ne peux ni lutter à votre place, ni choisir à votre place, tout comme vous ne pouvez rien pour moi.
...
Méditer, tout d'abord, consiste à prendre conscience de son irrévocable solitude. Une fois ce fait accepté, vous ne perdrez point votre temps à attendre de l'extérieur d'improbable et d'impossible secours. Vous tournerez alors votre regard vers l'intérieur et vous saurez ce que vous savez depuis l'origine. Si vous trouvez le juste point de l'équilibre alors les nuages se dissiperont d'eux-mêmes et le soleil se révélera dans toute sa splendeur.
...
Vous croirez que le monde a changé mais, en vérité, c'est le regard que vous portez sur lui qui aura changé. Vos peines ne s'évanouiront pas car on n'oublie jamais rien, elles seront vivantes à l'intérieur de vous, occupant la place qui leur revient, élément constituant de votre être sans occulter le tout.
...
Je ne vous dirai pas d'oublier ou de poser votre fardeau car je vous mentirai. Cela est impossible. Au contraire, je vous dirai que ce fardeau est le vôtre et que vous devez l'accepter pour ce qu'il est, ni plus, ni moins. L'être ne grandit pas en se basant sur l'oubli ou le refus mais sur l'acceptation et le dépassement.
...
Respirez et écoutez la sagesse du monde et apprenez que vous êtes cette sagesse car vous êtes partie intégrante de ce monde."
Ensemble, l'elfe et l'homme firent silence comme s'ils écoutaient une même et silencieuse mélodie.
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