Sujet: "Les Saisons de l'Oubli" [VIDEO] Jeu 10 Fév 2011 - 22:50
Voilà, je n'ai pas pu résister
Pour tromper l'attente jusqu'à notre prochaine soirée, je me suis occupé.
C'est une façon de rester "immergé", de vivre avec Finaël et avec l'ambiance de nos soirées.
Ce petit texte et la vidéo qui l'accompagne est un retour et un approfondissement de mon BG.
De Finaël, on en connait le début et la fin (je veux dire le présent), mais il y a une très longue période, près de 10 siècles dont on ne sait rien...ou peu.
On sait juste que Finaël errait sur la Terre du Milieu...
Cet état de fait, cette ignorance à son sujet, m'est très utile pour différentes raisons :
- cela conserve une part de mystère à ce personnage
- cela permet d'avoir du champ libre pour compléter, enrichir à volonté son BG originel
En l'occurrence, c'est ce qui se passe ici. Cette longue période laissée "en blanc" se trouve mise à contribution et trouve toute son utilité aujourd'hui.
En effet, je fais en sorte "d'accorder", "d'harmoniser" (un peu comme avec le dragon ) , le présent et le passé.
Si Finaël a voyagé si longtemps sur Arda, c'était pour se préparer à son destin, sans qu'il en soit conscient à l'époque.
Pendant près de 10 siècles il a appris à connaître le visage d'Arda, il a appris à l'aimer c'était une étape NECESSAIRE pour devenir le Gardien d'Arda, le Dirn'Arda.
En effet, comment devenir le Dirn'Arda sans connaître Arda, sans l'aimer ?
Ainsi cette longue période solitaire se trouve à présent pleinement justifiée.
Extrait du recueil "Des origines de la Communauté" selon Maître Aleas.
Lors d'un voyage, j'interrogeais Finaël sur l'origine de cet immense et profond amour qu'il vouait à Arda.
Je pensais, par ce biais, apprendre quelque chose de cette très longue période de son existence, quelque dix siècles, inconnue de moi.
J'en fus pour mes frais car la seule réponse que je reçus fut celle-ci : "J'ai marché..."
Dépité, je songeais que l'elfe éludait une fois encore ma question parce qu'il ne tenait pas aborder ce sujet.
Lisant sans doute ma déception sur mon visage, l'elfe reprit d'une voix profonde et infiniment douce :
"J'ai marché...pendant près de 10 siècles..."
Dix siècles...Alors quelque chose se fit jour en moi, je comprenais enfin.
C'était 10 siècles d'errance, de silence, d'écoute, de patience pour connaître le visage d'Arda et concevoir, pour elle, un amour sans limite.
10 siècles de communion. 10 siècles sur les chemins d'Arda mais 10 siècles aussi sur les chemins de l'âme.
Un long, très long voyage solitaire...qu'aucun mot ne pouvait vraiment évoquer.
C'était la raison du silence de l'elfe à propos de cette longue partie de son existence.
En fait, il n'y avait pas de secret, ou plutôt le secret était inhérent à la nature même de cette expérience intérieure.
L'elfe sourit, il venait de constater que j'avais enfin compris.
Il se leva, me prit le bras pour m'inviter à me lever. Je le suivis. Nous fîmes quelques pas et rejoignîmes Arlan qui méditait non loin du feu, légèrement à l'écart.
- Je vais chanter pour vous...et pour lui, en désignant d'un signe de tête l'homme des bois.
De fait, Finaël alla s'asseoir près de son ami sans que celui-ci ne marque le moindre trouble.
Puis un chant s'éleva tel que je n'en avais encore jamais entendu. Pas vraiment un chant car il y avait peu de mots, essentiellement des vocalises.
Un chant qui semblait hors du temps, un chant d'amour, un chant fait de silence et d'émerveillement.
Un chant qui ne racontait rien mais disait tout.
Alors je fus emporté et pour un temps je voyageais aux côté de l'immortel, je contemplais ce que ses yeux avaient contemplé, j'humais les senteurs que ses narines avaient humé, je ressentais la houle profonde d'un amour infini au fond de mon être, un amour qui battait selon le rythme d'un cœur.
Pour un court instant, je sus ce qu'était le Dirn'Arda, je fus le Dirn'Arda.
Mais aujourd'hui, alors que je grave ces mots, une larme coule sur ma joue car jamais je ne pourrai traduire ce que j'ai vécu ce soir-là.
Une larme, disais-je, mais pas une larme de tristesse, bien plutôt une larme de reconnaissance, de joie profonde pour avoir caressé de mon être le mystère le plus profond, le plus noble qu'il m'ait été donné de rencontrer dans mon existence : l'amour inconditionnel et total pour tout ce qui vit et existe.