le pain des hommes, le final

Les portes de la grande salle étaient closes, gardées par les homems du guet qui avaient trahis et plusieurs mercenaires surgis des sous-sols. Eodrec, Arlan et Egedilon décidèrent alors de passer par la grande verrière. Une décision autant stratégique que psychologique tant cette verrière rappelait le tragique assaut d’il y a plus d’un an qui avait vu Holbrack s’emparer du Livre et la mort de plusieurs être aimés. La revanche passerait par la verrière et c’est ses pensées qui menaient Eodrec et Arlan sur ces hauteurs glissantes suivis courageusement par leur nouvel ami Egedilon. La verrière était glissante, et l’escalade périlleuse, de là-haut ils pouvaient voir les brasiers qui avaient pris à plusieurs endroits de la ville et entendre même les clameurs de la population autour. La diversion était telle que la grande place était vie alors même que le feu couvait traîtreusement par-dessous la grande halle. Rampants sur la verrière en se tenant à ses montants métalliques les Tisseurs progressaient lentement, silencieusement espérant que personne n’aurait l’idée de lever les yeux vers le ce plafond transparent qui les révélerait aussitôt. En bas conseillers et amis étaient pris en otage par plusieurs mercenaires armés d’arbalètes, et au sol gisaient les corps de plusieurs hommes de la garde et du guet qui avaient tentés de résister.

Les tisseurs parvinrent au sommet des voutes d’acier doré pour se retrouver bloqués par l’immense verrière. Si proche et si lointains, si impuissants encore alors que Gunard risquait sa vie pour éteindre l’incendie et leur avait confié son trésor le plus précieux, Soaig, que la ville brulait et que le conseil était prisonnier. La rage les saisit. Arlan était le plus touché tant les souvenirs l’assaillaient sur ce toit, il sentait le feu monter en lui dans les larmes. Il dégaina Cundiel faisant passer ce feu en elle, une fois encore la lame se mit à rougir et perça le verre. Alors il laissa couler en elle tout son cœur, son âme, ceux qui lui étaient chers et l’épée se mit à irradier. Par le feu de l’homme et de la lame, par la force intérieure galvanisée par les émotions du cœur la verrière explosa d’un seul coup entièrement. La masse de verre tomba comme une pluie d’étoiles acérées dans la grande salle, déstabilisant et blessant les combattants présents. Dans un même élan, alors même que le verre finissait seulement de rouler au sol, les 3 tisseurs glissèrent le long du grand lustre et tombèrent dans la salle. Le combat fut rapide, Cundiel déchaînée trancha les adversaires, Eodrec virevoltant pourfendit les mercenaires décontenancés.

Sous la lune, mais dans la ville au ciel rougeoyant éclairé par les incendies, Fährin et Gunard couraient sans un mot vers les mines abandonnées de Silena. Ils dégagèrent rapidement l’entrée des tunnels, l’un semblait éboulé laissant à peine deviner une porte de pierre aux robustes colonnes sculptées. En face le tunnel partait vers les profondeurs. Jamais ils ne seraient à temps, quand ils virent de leurs yeux accoutumés aux mines sombres, le système des wagonnets pour exploiter le minerai. Les deux nains montèrent dans un des wagonnets et lâchèrent le système le laissant filer vers les profondeurs à des vitesses folles. Au fond se distinguait progressivement les lueurs des feux, quand soudain gunard vit l’aiguillage et d’un geste précis lança une petite pioche pour l’enclencher vers le bon embranchement. C’est à pleine vitesse que le wagonnet déboucha sur les 4 nains qui repartaient leur forfait accompli. Le choc fut terrible, le wagonnet parti s’écraser et Gunard et son ami se projetèrent au sol. Le combat fut violent et sans pitié, Gunard sans armes pour les beaux yeux de Soaig, fit front aux poings martelant ses adversaires. Le sang coulait du bras de Fährin mais la redoutable hache disloqua ses adversaires, ensanglanté lui aussi par les coups Gunard ne put esquiver la hache de son assaillant qui manqua de la trancher en deux alors même qu’il lui encastrait un pic dans le crane.

Dans la salle, épaulés par Egedilon et bientôt les survivants de la garde, le combat devint plus âpre ; mais les portes sud s’ouvrirent d’un coup, Denthon en tête de plusieurs combattants, gardes et hommes du guet mais aussi quelques bourgeois venus défendre leur liberté surgirent dans la salle bousculant un adversaire inférieur en nombre et dépassé. Une partie des mercenaires tente de fuir avec quelques hommes du guet, Jabert semble échapper miraculeusement aux coups qui lui sont portés et fuis vers la loggia, un moment de flottement avant que la situation ne soit reprise en main par le capitaine de la garde et les tisseurs. Soudain Jabert vacille sur la rambarde de la loggia et l’air surpris bascule dans le vide…souplement au dernier moment une fouine saute sur la rambarde vide. certains témoins affirmeront plus tard avoir vu sur les joues de jabert de terribles pentacles sanguinolents. Aucune traces toutefois de ces élucubration sur le cadavre...

Fährin porta Gunard sur ses épaules tout le long de la remontée des mines lui sauvant la vie. Il le laissa auprès d’un docteur et de Soaig au Poney avant de retrouver les autres tisseurs. Plusieurs mercenaires et traîtres étaient encore en fuite, le reste de la garde et les fidèles du guet épaulés par des citoyens et la milice de Mardhon quadrillèrent la ville pour les retrouver et ramener l’ordre. Les tisseurs étaient là pour superviser, galvaniser et protéger. Le conseil pu se retirer choqué mais vivants, les réserves intactes. Le capitaine et deux des survivants de la garde allèrent eux même sécuriser les blés spoliés par jabert et cachés dans la maison de Jigert. Il devrait y avoir de quoi sauver la ville. Un premier maillon allait pouvoir respirer, le prix avait failli être élevé mais les tisseurs  avaient ramené l’espoir…