Rencontre...

Tout le monde avait fini par se lever pour accueillir le personnage et on l'invitait à s'approcher du feu pour prendre place parmi les convives.

Finaël attendit qu'Arlan ait salué le nouvel arrivant pour s'approcher à son tour...

(Note : je suis comme tout le monde, j'ignore de qui il s'agit   )

Dans le frémissement imperceptible qui avait alerté Finaël, quelque chose lui avait semblé familier.

Cette façon discrète de se faire à peine entendre, au dernier moment, qui signifiait "Je suis là" était une signature particulière.

Finaël avait reconnu son ami avant même d'en prendre conscience mais quand il put identifier sa présence et voir enfin son visage illuminé doucement par l'ombre dansante des flammes, une émotion profonde le submergea, une joie indicible éclaira son visage. S'approchant de l'elfe qui venait d'apparaître, il ne put dire que deux mots tant il était submergé d'émotion :

- Mellon min !

Une main sur le cœur, il s'inclina vers celui qu'il considérait comme son frère.

On était bien loin d'une exubérante démonstration d'amitié mais tous ceux qui assistaient à cette rencontre ressentaient l'intensité du lien, de l'affection qui unissait ces deux êtres.

Apruivë, après quelques instants, avait rejoint Finaël et souriait au visiteur. Elle avait évidemment deviné de qui il s'agissait en constatant l'émotion qui étreignait les deux elfes. De sa voix si suave aux accents si particuliers, elle s'adressa à l'Eldar :

- Je suis heureuse de rencontrer enfin celui qui est si cher au cœur de celui qui marche à mes côtés. Grande est ma joie de contempler votre visage. Bienvenue, Saelbeth !

Elle s'inclina à son tour.

L'émotion était trop forte et puisque les elfes ne l'exprimaient pas extérieurement, d'instinct, ils eurent recours au chant pour traduire la force de leurs émotions et célébrer cet instant de joie merveilleuse :


Puis, quand le chant prit fin et que les elfes eurent un peu dominé leurs émotions, le moment des présentations arriva.

- Saelbeth, voici Apruivë.

Elle lui sourit à nouveau et il lui répondit d'un léger signe de tête.

Finaël se tournant légèrement vers le reste de l'assemblée :

- Vous connaissez déjà Arlan et Gunard.

Arlan et Gunard saluèrent à leur tour l'elfe.

Finaël reprit :

- Aux côtés de Gunard se tient Soaïg. L'Eothrem a pour nom Eodrec. A côté de lui de lui se tient Maître Aléas. Tous les deux ont déjà entendu parler de vous. Et...

Finaël cherchait du regard Eléa qui venait de se glisser juste derrière lui, tout contre Apruivë. Se tournant donc vers Eléa, rouge de plaisir de rencontrer encore un elfe :

- Eléa, une jeune fille chère à nos cœurs !


Eléa fit une profonde révérence sans pouvoir masquer son bonheur. Elle se serait volontiers approché mais elle savait que les elfes n'étaient pas coutumiers de ces marques d'affection. Mais le sourire profond de Saelbeth à son encontre et la qualité de sa présence compensait très largement cette absence de contact.

Finaël reprit encore la parole :

- Et voici Edegilon.

Ce dernier, instinctivement, s'était rapproché pour ne pas quitter Eléa des yeux. Il salua courtoisement l'elfe réalisant qu'il ne présentait aucun danger pour sa protégée.

Saelbeth, la main sur le cœur salua l'assemblée d'un signe de tête visiblement heureux de cette rencontre avec chacun.

Les trois elfes prirent place ensemble sur le tronc où se tenaient déjà Finaël et Apruivë avant l'arrivée de Saelbeth et chacun entreprit de se rasseoir. 
...

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Encore merci à Pierre et à Joël 

Hum...J'ai un doute...Saelbeth a rencontré une fois les Tisseurs quand il est venu apporter l'Epée de Ceven Galad...mais je ne me rappelle plus si Eodrec était déjà parmi nous 

Pierre, tu me corrigeras si c'est nécessaire 

(Merci à Eodrec  qui nous emmène de surprise en surprise, avec beaucoup de tact et qui fera, à n'en pas douter, de ce repas de l'amitié une soirée mémorable à tous points de vue.)

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Finaël se laissa prendre et porter par le récit de Gunard. Le nain avait vraiment un talent de conteur et les effets des poudres et autres artifices rendait l'histoire encore plus vivante.

Eléa, sur les genoux d'Edegilon était aux anges bien que, à certains moments, elle ne semblait pas plus rassurée que cela.

Si la jeune fille était subjuguée par le récit, elle n'était pas la seule. Tout le monde était attentif, aussi bien ceux qui avaient participé à l'aventure et en revivaient l'émotion, que ceux qui en étaient spectateurs.

Maître Aléas, en particulier, n'en perdait pas une miette. Il avait sorti un petit carnet et prenait des notes fébrilement.

La soirée, riche en rebondissements, réjouissait tout le monde et les Tisseurs appréciaient grandement ce moment de détente, de joie et d'amitié.

Note :


Le temps est venu de « conclure » cette « aventure RP » qui se voulait « collaborative ». Pour différentes raisons, dont on essaiera de tenir compte dans des tentatives ultérieures, cette collaboration attendue n’a pas été totalement au rendez-vous.
J’attache beaucoup d’importance aux RP sur le forum, quelque soient leurs formes, collaboratives ou non , car ils permettent de faire vivre ce qui est délibérément passer sous silence au cours du jeu, faute de temps, entre autres. De façon caricaturale, pour moi, le jeu, c’est l’action dans toute sa splendeur. Les RP n’y sont jamais « gratuits » mais toujours rattachés à « l’action du moment ». Grâce aux RP sur le forum, on peut s’affranchir de « l’action pour l’action », que j’appelle aussi « l’activisme » pour exister dans autre chose et par autre chose que « l’action ». De plus, cela me semble d’autant plus important, que nos persos sont fortement malmenés, physiquement et psychologiquement (cf SAN d’Arlan par exemple) et ont donc réellement besoin de « pause », de « recul » pour se ressourcer, pour retrouver un « équilibre psychologique précaire » si souvent mis à rude épreuve dans nos scénars.


Peut-être suis-je perçu comme un utopique, un « doux rêveur » comme on dit, un « mystique illuminé » ou tout autre sorte de qualificatifs colorés. Possible. Je l’accepte et l’assume totalement. Mais sans cette « profondeur » des RP « inter-scénars », tout me semble que vaine et futile agitation. Pour moi, c’est une question d’apnée et donc de survie : si, de temps en temps, on ne remonte vers la surface pour prendre un bon bol d’air, on finit par rester au fond, définitivement.


Bref, voici ma dernière participation à ce RP collaboratif. Une fois encore, si le cœur vous en dit, vous pouvez intervenir comme bon vous semble, dire, chanter, danser pour exprimer ce qui vous semble important...ou pas.


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Un grand calme s’était installé, chacun semblait plongé dans ses pensées, le feu crépitait doucement, tout était paisible dans la nuit.


C’est cet instant que choisirent Finaël et Apruivë pour se lever avec grâce. Quelque chose dans leur attitude laissait deviner que quelque chose d’important motivait cette intervention.


Une chose, assez extraordinaire pour être mentionnée, venait de se produire. Au moment ou Finaël et Apruivë s’étaient levé dans un parfait synchronisme, comme d’habitude, ils s’étaient donnés la main dans le même mouvement.


Les elfes n’étaient pas particulièrement connus pour se donner en spectacle et afficher ostensiblement des marques d’affection de quelque nature qu’elles soient. Aussi, le simple fait « de se donner la main en public » avait quelque chose d’assez « anormal », étrange, inhabituel.


Ils restèrent ainsi immobiles un certain temps. Ils étaient, à cet instant, d’une incroyable beauté. Car ce n’était pas seulement la beauté de deux elfes qui se donnait à voir, c’était surtout la beauté conjuguée de deux elfes par la force du lien formidable qui les unissait.


Leur présence et leur beauté étaient si intenses que les mots qui allaient suivre devenaient presque inutiles. Tout semblait être exprimé par ce qui émanait d’eux.


Mais Finaël finit par prendre la parole, comme à regret, comme s’il devait briser la beauté et le silence :


- Nous avons voulu vous réunir ce soir pour célébrer l’amitié, pour retrouver et restaurer en chacun de nous la force et la détermination qui font de nous des Tisseurs. Sans ces liens profonds qui nous unissent, nous ne serions rien et nous n’accomplirions rien.


L’elfe laissa passer un long silence puis il reprit paisiblement :


- Toutefois, il serait malhonnête de ne pas vous dire que nous voulions vous rassembler pour, également, vous annoncer, Apruivë et moi, que nous avons décidé d’unir nos destinées et de fouler ensemble les sentiers d’Arda, les chemins de la vie.


Un long silence s’écoula à nouveau et tous les membres de cette assemblée virent clairement Finaël se transformer comme si soudain il voyait, ressentait et parlait depuis une autre dimension. Quand il poursuivit, quelque chose dans sa voix avait changé :


-  Si aujourd’hui Dirn’Arda a deux visages, l’un masculin et l’autre féminin, nos deux souffles ne sont qu’un et nos voix murmurent le même chant.


Il y eut un infime flottement. Si les membres de cette petite assemblée avaient accueilli avec joie la première partie des propos de l’elfe, certains restaient étonnés et désarçonnés face à ces dernières paroles qu’ils venaient d’entendre qui les laissaient, pour le moins, songeurs.


Mais ce flottement qu’avait suscité les dernières paroles de l’elfe s’effaça rapidement quand Finaël et Apruivë se tournèrent l’un vers l’autre, se tenant toujours la main, et inclinèrent la tête l’un vers l’autre jusqu’à ce que leurs fronts entrent en contact. A cet instant, un chant s’éleva. Un chant d’une profondeur inimaginable, d’une tendresse qui provoquait la naissance des larmes malgré soi.


La beauté du chant était l’exacte contrepartie de la beauté visuelle des elfes, il exprimait, en fait, la même réalité.


Cette tendresse exprimait l’amour sous toutes ses formes et concernait tous les êtres. Puis, peu à peu, insensiblement, le chant se transforma, s’éleva, quitta les sphères confortables des sentiments connus et éprouvés de tous, pour atteindre des régions inconnues, étranges, mystiques.


Ce chant était une invitation, une main tendue : certains la saisirent et accompagnèrent les elfes en ces contrées étranges que Maître Aléas nommait les « Chemins d’Eternité ». D’autres choisirent de demeurer dans la simple « maison de l’amitié ».


Il était impossible de distinguer clairement la voix de Finaël ou d’Apruivë tant elles étaient mêlées, tant elles étaient « une ». Et chose étrange, ceux qui essayèrent, par simple jeu, de reconnaître, de « séparer » les deux voix eurent l’étrange sentiment de se livrer à une profanation. Ils renoncèrent donc instantanément à leur tentative en s’avouant que, finalement, l’union de leur voix était telle qu’il était strictement impossible de démêler l’une de l’autre.


Le chant finalement redescendit en intensité, reprit des accents accessibles à tous et finit par s’éteindre comme un vent qui passe dans la nuit.


Finaël et Apruivë n’avait rien appris à quiconque, chacun sachant parfaitement, à leur propos, à quoi s’en tenir. Ils avaient seulement témoigné un infini respect à tous les membres de cette assemblée en leur annonçant par eux-mêmes, d’une façon que l’on pourrait qualifier « d’officielle », leur décision d’unir leur destin à jamais.


Quand les deux elfes se furent rassis, chacun leur adressa un petit signe discret, un sourire, leva son verre. Et doucement les conversions paisibles reprirent leur cours. Ainsi s’acheva cette tranquille soirée de l’amitié.