Finaël Membre de la Communauté
Nombre de messages : 2131 Localisation : Ceven Galad Date d'inscription : 04/09/2005
Feuille de personnage Race: Elfe Classe: Archer Age: 1 000 ans Description:
| Sujet: Le champ de la victoire...et un chant pour une Dame... Mer 11 Juil 2007 - 4:17 | |
| Le soir tombait. Le vent était froid. Au firmament déjà, naissaient les premières étoiles. Un camp sommaire avait été établi, des tentes dressées d'où s'élevaient parfois les plaintes des blessés. Au loin, ici et là rougeoyaient les bûchers funéraires. Car si en ces instants les guerriers s'accordaient enfin un repos bien mérité sur le champ de la victoire, celle-ci avait été chèrement payée.
Et malgré les blessures, le deuil pour ceux qui étaient tombés au combat, un courant de joie puissant et calme perçait à travers la nuit. La joie de ceux qui ont vaincu, repoussant la menace de l'ennemi...pour un temps tout du moins. Aussi, autour des feux de camps, on entendait des chants, des rires. Cela n'avait rien d'un festin et il n'y avait rien de toute façon qui permettait de s'adonner à de telles réjouissances. Il s'agissait simplement de quelques maigres gibiers que l'on avait pu chasser dans les environs qui agrémentaient parfois les simples rations des combattants.
La communauté avait éprouvée le besoin de rester auprès de ces combattants grâce à qui la victoire finalement avait pu être remportée. C'était une façon de rendre honneur à ceux qui avaient risquée leur vie et à ceux qui l'avaient perdue. C'était bien peu de chose en vérité, mais ce geste simple, pour des guerriers, est toujours reçu comme une marque de grand respect qui vaut bien mieux que n'importe quel discours. Frères d'armes, des liens qui sont bien au delà des mots.
Dans la pénombre, une ombre grise, indiscernable, en tout cas pour des yeux normaux, s'éloignait avec hâte. Elle était vêtue d'une cape grise dont la capuche était rabattue. A n'en pas douter, vu la légerété avec laquelle se déplaçait cette ombre, il s'agissait d'un elfe. Il semblait se diriger vers le promontoire, vers l'endroit où tout s'était enfin dénoué. Qu'espérait-il y trouver ? Quelle force le poussait à quitter la douce tiédeur des feux de camp pour retourner sur le théatre d'un combat sanglant où tout n'était plus que ruines et dévastations. Tout était calme à présent, ce calme surnaturel qui survient après de terribles affrontements. Seul le vent semblait encore vivant dans ce décor muet et froid. Il se tenait immobile, près du précipice. Seule sa cape, par instants agitée par le vent glacial qui soufflait en raffale trahissait cette présence insolite. Il se tenait à l'endroit exact où elle avait disparu dans le vide.
Dernier hommage, silencieux et solitaire ou fol espoir de percevoir encore le souffle ténu d'une vie qui ne pouvait ainsi se finir ?
Après un long moment, il s'agenouilla tout au bord du gouffre, insensible au vertige. Implorait-il un improbable pardon, cherchait-il à percer l'obscurité de ces ténèbres pour y détecter un souffle de vie ou adressait-il une prière silencieuse au vent ?
Aurait-il pu ou du faire quelque chose qui aurait empêcher ce funeste destin d'advenir ? En vérité il se sentait bien petit et impuissant face à ces êtres dont il émanait cette incroyable aura de puissance et de pouvoir. Certes, il appartenait à leur race et il possédaient avec eux bien des choses en commun mais sur des aspects à un dégré fort différent.
Il revoyait avec une netteté incroyable le geste de ce Haut-Elfe qui repoussait du pied avec dédain et mépris celle qui avait combattu jusqu'au bout. Quelqu'ait été sa faute, méritait-elle cet arrogant mépris ?
En cet instant, il était sûr de ne pas vouloir ressembler à cet être si puissant et exceptionnel qu'il puisse être.
Un long moment s'écoula encore. Il s'était relevé mais n'avait pas bougé de l'endroit où il était. Et soudain sa voix s'éleva claire et limpide dans le froid nocturne. Il chantait. Quelque chose qui rappelait l'éternel murmure des vagues, la caresse de l'eau sur le sable, les reflets d'argent de l'écume sous la lune. Il était redevenu l'enfant qui jouait avec la mer, mêlant dans un rire cristallin sa chevelure à celle de l'écume. Il était à nouveau -fin-aël-, ce qui signifie en langue commune "chevelure d'écume".
Et cependant que sa voix claire s'élevait vers l'éther, il la revoyait marchant resplendissante parmi les fleurs d'or. _________________ | |
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