Destins étranges en Terre du Milieu
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 Des murmures elfiques près de l’eau…

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AuteurMessage
Finaël
Membre de la Communauté
Finaël


Nombre de messages : 2150
Localisation : Ceven Galad
Date d'inscription : 04/09/2005

Feuille de personnage
Race: Elfe
Classe: Archer
Age: 1 000 ans
Description:

Des murmures elfiques près de l’eau… Empty
MessageSujet: Des murmures elfiques près de l’eau…   Des murmures elfiques près de l’eau… Icon_minitimeDim 14 Juil 2024 - 15:24

Je me dois de remercier Coline qui, avec indulgence, m'a autorisé à poster ce texte dans lequel je fais intervenir son personnage, Kryssia.



(Bande-son pour l'ambiance. Ne pas hésiter à baisser le son)


************************

Le calme revenait peu à peu dans la ferme. Sans doute, un calme apparent car les événements étranges qui venaient de se dérouler et les aspects de ce qui restait encore en suspens, devaient agiter les esprits. Pour beaucoup, le sommeil serait assurément dur à trouver.

Mais les humains, quoiqu’il en soit, avaient besoin de dormir. Chacun avait donc trouvé un coin parmi les décombres humides pour y établir une couche sommaire.

Finaël n’appréciait guère de rester confiné entre des murs et, pour ce qui est du sommeil, les elfes n’ont pas les mêmes astreintes que les humains.

D’un pas qui ne lui ressemblait pas, lui qui d’habitude était si alerte, il se traîna à l’extérieur. Sa blessure à la jambe l’handicapait grandement et, à cela, s’ajoutait le contrecoup du rituel accompli avec Arlan et Kryssia.
La vague d’énergie, au sens propre et figuré, qu’il avait dû susciter, non sans aide, puis guider, l’avait laissé sans force.
Il clopina vers la rivière qui coulait au nord de la ferme : l’eau et les étoiles ! Quoi de mieux, pour lui, afin de refaire ses forces.

Il s’assit, avec bien du mal, sur les grandes dalles de granit qui bordaient le cours d’eau. Il tendait paisiblement son esprit vers celle qui ne le quittait jamais vraiment. Il puisait dans sa présence un réconfort inexprimable. Un réconfort et une force également, teintée, augmentée de celle de Ceven Galad et de sa magie, et de son clan qui soutenait, accompagnait Apruivë. Ils n’étaient pas étrangers à la puissance de la vague bleue.

Il sentait cette force venue de sources diverses : Ceven Galad et son clan, l’eau qui s’écoulait à ses côtés, les étoiles, Apruivë et, par son intermédiaire, la puissance dormante, parfois inquiétante, du Dirn’Arda. Il sentait physiquement et psychiquement l’effet de cette force qui contribuait grandement à restaurer son état.

Il semblait sommeiller et, en quelque sorte, physiquement, c’était le cas. Mais son esprit, totalement ouvert, se trouvait dans une vigilance, une acuité que bien peu pouvait imaginer.

La paix du corps, le silence et le recueillement étaient en réalité un formidable tremplin pour décupler l’énergie psychique. Finaël songea un bref instant à Anacar qui devait connaître cette loi de l’équilibre, de l’harmonie entre le corps et l’esprit qui est à la base de tout vrai ésotérisme qui est une « science de l’intérieur ».

Une légère brume s’élevait au-dessus du cours d’eau et, comme à son habitude, Apruivë ne manquait jamais d’y laisser son empreinte. Une légère teinte bleutée apparut au cœur de la brume et un visage souriant, d’une beauté insoutenable, scintilla au milieu d’un nuage de minuscules perles bleues.

    - Elle fait partie de vous, comme vous faites partie d’elle, n’est-ce pas ?

C’était à peine un murmure et un humain, dans cette voix si légère, n’aurait perçu qu’un souffle de vent doté d’une étrange harmonie.

Kryssia venait d’arriver à son tour sur les grandes dalles de granit. Finaël ne l’avait pas entendue, comment entendre le pas d’une sylvaine ? Mais il avait perçu sa présence en arrière-plan, une présence discrète. Ses pas l’avaient conduite jusqu’ici, de façon irrépressible. En réalité, elle n’avait pas vraiment voulu ou décidé de venir là, elle avait été guidée, appelée, pour ainsi dire.

Elle regrettait presque à présent d’avoir fait irruption dans ce moment intime. Mais son arrivée n’avait rien bouleversé, tout était resté paisible, c’est plutôt, en fait comme si elle avait été accueillie comme une amie.

     - Je suis désolée de m’immiscer dans ce temps qui n’appartient qu’à vous, ajouta Kryssia.

Elle aurait voulu partir mais quelque chose de plus fort qu’elle lui interdisait de rebrousser chemin.

L’eau chanta un long moment dans la nuit avant qu’une voix lui réponde :


    - Vous n’êtes pas une étrangère, Kryssia, vous êtes la bienvenue. Une sœur, que vous avez peut-être déjà rencontrée, vous salue.



Le visage qui scintillait dans la brume au-dessus de l’eau lui souriait amicalement et de minuscules perles bleues, comme portées par le vent, vinrent danser devant son visage. Intriguée, Kryssia tendit une main paisible devant elle. Des perles bleues se déposèrent sur le dos de sa main, formant une étoile parfaite.

    - Qui êtes-vous ?

Kryssia s’étonnait elle-même de ses propos si directs qui frisaient presque le manque de courtoisie, surtout pour une elfe. Mais c’était impérieux, elle devait savoir. Et sa question était légitime. Finaël restait une énigme, à bien des égards, même pour les gens de sa race : un Sindar qui ressemblait, en réalité, bien plus à un elfe sylvain. Et même cela ne le définissait que vaguement, si tant est que ce soit une définition. Il y avait quelque chose de plus que ce curieux mélange Sindar-Sylvain. Quelque chose qui se surimposait et faisait paraître cette double appartenance à deux peuples distincts comme presque négligeable : la force du lien, presque palpable pour l’elfe sylvaine qu’est Kryssia, entre cet elfe et Arda. Tout elfe est indissociablement lié à Arda, mais là, ce lien avait atteint un niveau inimaginable.

Et plus surprenant encore, quand Kryssia s’attardait comme pour respirer le parfum de ce lien, aussitôt un autre lien surgissait qui venait s’enrouler comme le lierre sur une branche : le lien avec l’elfe sylvaine dont elle voyait le visage flotter dans la brume au-dessus de la rivière. Kryssia connaissait son esprit, elle l’avait rencontré brutalement, intensément, au cours du rituel et il lui était évident que ce visage était celui de cette présence qu’elle avait ressentie.

Kryssia était comme prise de vertige, dès qu’elle essayait d’isoler un aspect pour tenter de le comprendre, de l’assimiler, aussitôt, cet aspect se liait, appelait un autre aspect indissociable.

Elle s’était d’abord focalisée sur cet elfe, présent physiquement, à quelques mètres d’elle, mais de suite, s’était imposée à elle la présence de cette sœur elfique. Puis, le lien entre Finaël et cette autre elfe sylvaine l’avait conduite vers une autre réalité qui renvoyait à ce couple mais le dépassait : Dirn’Arda. Kryssia ne savait d’ailleurs pas comme elle connaissait ce nom, il s’était imposé à elle, tout simplement. A présent, elle flottait devant ces facettes qui s’éclairaient les unes les autres. Impossible d’en isoler une.

Un long moment s’était encore écoulé depuis la question abrupte de Kryssia et, comme à son habitude, Finaël répondit à la question par une autre question :

   - Et vous ? Que diriez-vous que je suis ?

Kryssia fut prise au dépourvu. Elle attendait une réponse simple, rassurante, une réponse qui ne lui demandait aucun effort parce qu’un autre la lui fournissait. Et là, brutalement, elle était renvoyée à elle-même. Et elle savait, aussi sûrement qu’elle voyait la rivière qui coulait sous la pâle lumière des étoiles, que de sa réponse dépendait absolument l’accès au « monde bleu » de cet elfe, ou plutôt de ces deux elfes, ou, au contraire, son rejet. Ce n’était pas Finaël qui décidait, c’était elle.

Une intuition s’imposa à elle. Enfin, ce qu’elle pensait être une intuition. En réalité, dans ce court moment, pendant le rituel, le « monde » des Tisseurs et plus particulièrement celui de Finaël, d’Apruivë, du Dirn’Arda donc, tout s’était déversé en elle. Son esprit l’avait protégé contre cet afflux vertigineux de connaissance mais désormais sa mémoire était le dépositaire d’une multitude d’informations qui pouvaient, lors de moments privilégiés comme celui-ci, faire remonter à sa conscience des faits précis.

     - Vous êtes l’elfe qui pleure des larmes bleues…

Elle s’interrompit. Ses propos lui semblaient délirants, dénués de sens. Puis soudain, une image venue d’on ne sait où, s’imposa à elle. Finaël était assis, quelque part, près d’une cascade mais son esprit n’était pas là. Alors elle vit une main, celle de l’elfe sylvaine qui lui avait souri depuis la brume au-dessus de la rivière, qui, de son doigt, essuyait une larme bleue qui coulait sur la joue de son amant. Ensuite, ce fut une succession d’images indescriptibles qui ne signifiaient rien pour Kryssia. Elle eût juste la certitude absolue qu’Apruivë avait ramené Finaël et qu’Apruivë partageait désormais avec lui l’accès au « monde des larmes bleues ».

      - Ainsi, vous pensez que ce sont des larmes bleues qui ont chassé ces maudits rats morts-vivants ? demanda Finaël, en se tournant vers elle, l’air espiègle.

Kryssia fut désarçonnée par l’humour de Finaël. D’un seul coup, il avait transformé ces instants graves, presque solennels, en quelque chose de léger, comme un rire cristallin. Elle en fut soulagée et reconnaissante. L’intensité de ces derniers instants avaient fini de l’épuiser, c’était trop en si peu de temps. Elle se dit qu’il devait savoir parfaitement l’intensité qui pesait sur elle. 

Elle sourit à son tour :

    - Je crois que ces larmes bleues ne sont pas tout à fait étrangères à ce qui s’est passé, affirma Kryssia d’un ton plus enjoué.

  - Alors que cela reste entre nous, répondit Finaël, si vous le voulez bien. Ah ! Et je tenais à vous remercier pour votre aide, vraiment.

  - Mon aide ? questionna Kryssia, j’ai fait si peu…

 - En réalité, bien plus que vous ne le croyez. Votre énergie a été déterminante. Sans vous, ces horribles créatures nous auraient probablement dévorés. Chacun a toujours un rôle à jouer et, sans même le savoir, souvent, un rôle prépondérant.
 


Un long silence paisible s’installa. La rivière avait retrouvé son aspect normal. Au bout d’un long moment, Finaël reprit la parole :

  - Je suis heureux qu’il m’ait été donné de vous rencontrer, vous et vos compagnons. Et j’espère que cette rencontre ne sera pas la dernière.

   - Je l’espère aussi. Permettez-moi, à présent, de vous laisser à votre… rencontre…

  - Elle s’appelle Apruivë, précisa Finaël qui avait deviné la question non exprimée de Kryssia. Elle est la Dame de Ceven Galad et elle est connue aussi sous le nom d’Elenwë…


L’Elfe Etoilée, songea Kryssia, comme l’étoile bleue qui s’était formée sur le dos de sa main.

  - A présent, j’ai besoin de me retrouver. Le sommeil des humains nous octroie le temps bienvenu du silence.


Finaël sourit sans rien ajouter. Kryssia, tel un songe, disparut dans la nuit.



********************

[EDIT FINA] J'oublie à chaque fois de préciser que quiconque peut intervenir pour compléter ce post. Il peut s'agir d'un autre endroit, d'autres personnages...etc.

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