[Un petit texte pour immortaliser l'apparition fantastique de la Communauté en ce village maudit de Banmor ]C’était une aube blafarde qui se levait sur cette sombre contrée.
Dans ce village oublié du monde, lentement quelques visages hagards erraient dans la brume vaquant sans doute à quelque indispensable et nécessaire occupation.
Pendant les premiers instants, personne ne remarqua cette silhouette fluide, gracieuse et silencieuse qui s’avançait vers eux.
Elle semblait en apesanteur comme si elle n’était qu’une manifestation étrange et singulière de cette brume familière.
La silhouette s’arrêta et une douce mélopée s’éleva.
Tout d’abord, tous se figèrent et les regards convergèrent vers cette apparition inattendue.
Puis ils s’approchèrent prudemment et peu à peu ils furent presque tous là.
Indécis et conservant une prudente distance, ils détaillèrent celui qui chantait.
C’était un elfe, sa chevelure et sa cape se soulevaient parfois dans le souffle du vent.
Quelque chose en eux les empêchait de le reconnaître car nul ne pouvait revenir de l'au-delà.
Puis ils remarquèrent que la brume ne l’atteignait pas tandis que l’anneau qu’il portait semblait luire doucement avec une étrange pulsation.
Son regard lumineux se posa sur eux, tour à tour, alors que son chant cessait.
Après un long silence, sa voix s’éleva mélodieuse :
- Je suis Finaël Dirn’Arda. Je suis allé en ce lieu d’où l’on ne revient pas.
J’ai trouvé mes compagnons et ensemble nous avons franchi le Pont de l’Au-delà pour revenir vers vous.Au moment même où il prononçait ces paroles, trois autres apparitions surgirent des brumes.
Un homme, un nain et un autre homme.
Ils étaient pauvrement vêtus mais il émanait d’eux une noblesse étonnante.
Ils avaient en main leurs armes comme si elles n’étaient que l’extension de leur être.
Ils s’arrêtèrent près de l’elfe et instantanément quelque chose qui n’existait pas l’instant d’avant prit naissance.
Quelque chose venait de se recréer, une unité était à nouveau à l’œuvre.
Non pas la simple somme de ces quatre personnages mais beaucoup plus que cela.
Le temps fut comme suspendu, comme si ces quatre apparitions devaient se figer dans une éternelle immobilité témoignant de l’impossible miracle.
Puis le nain s’avança calme mais terrible pourtant. Il se campa sur ses deux jambes et d’une voix qui rappelait le tonnerre, gronda :
- Shanaï !