Finaël Membre de la Communauté
Nombre de messages : 2131 Localisation : Ceven Galad Date d'inscription : 04/09/2005
Feuille de personnage Race: Elfe Classe: Archer Age: 1 000 ans Description:
| Sujet: Songes solitaires... Mar 6 Sep 2005 - 21:33 | |
| Estel, son fils, étoile du matin, qui symbolisait l'espoir de voir renaître un monde de lumière...il ne porterait jamais Corf e-Dirn, l'Anneau du Gardien. Il baissa les yeux vers l'anneau qui scintillait à son doigt, pris d'une inexprimable mélancolie. N'avait-il erré si longtemps sur les routes d'Arda que pour revenir sur ses pas, vers l'ultime instant où ses yeux se poserait une dernière fois sur celui qui l'appelait Ada ?
A nouveau, il chanta : Où vont les larmes que boit la terre ? Deviennent-elles ces perles de diamant qui scintillent à l'aurore quand la dernière étoile s'éteint sur le pâle horizon d'un jour naissant ?
Est-il vain de lutter pour faire perdurer la lumière des Eldar sur cette terre ? Ne reste-t-il que le long cri de l'oiseau blanc sur les rivages de l'Ouest qui invite au dernier voyage ? Frères, entendez-vous parfois, vous aussi, le murmure des vagues sur les Blancs Rivages ? Voyez-vous une nef étincelante qui fend l'onde dans la clarté du petit matin ?
Reste-t-il un espoir quand l'ombre s'avance...
Il revit ses compagnons partager sa tristesse...Le sort des peuples libres était lié à une même destinée, il faudrait être aveugle pour ne point le voir à présent...Mais doivent-ils savoir et connaître ?
Sans doute s'étaient-ils ouvert sans le savoir, en risquant leur vie librement et sans hésitation, les portes de la Terre de Lumière...
L'elfe reprit le cours de ses songes et de nouveau il pénétra dans cet univers silencieux qui fut le sien durant de nombreuses vies d'homme. Nul ne connaissait ce passé car jamais il n'en avait parlé.
Et de toute façon que dire d'un monde où la parole n'avait pas sa place ? Comment décrire ces longues courses silencieuses sur les routes de ce monde ? Ces aubes d'argent aux brumes évanescentes, ces soleils de feu qui empourpraient l'horizon, la pluie grise qui tombait comme autant de larmes sur un monde souillé. L'haleine brûlant de ces déserts aux confins du monde, ces nuits constellées d'astres scintillants, l'émerveillement devant un lac cristallin dans la lumière du petit matin, ces sommets dignes et solitaires, gardiens du ciel, taillés par le souffle éternel des bises mordantes. L'appel du loup dans les plaines du nord avant qu'il ne se mette en chasse. Le bond prodigieux du cerf par dessus les ravins et précipices. Ces longues heures silencieuses à contempler un monde où se mêlaient tant de prodiges que l'âme s'en trouvait étourdie.
Nul mot ne pouvait porter cette mémoire, et dans cette nuit aux accents de mélancolie, seul ce regard perlé de larmes et mêlé d'ombre et de lumière dans lequel on ne trouvait nulle limite, pouvait dire ce qui avait été. _________________ | |
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