Destins étranges en Terre du Milieu
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Jeu de Rôle en Terre du Milieu
 
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 La Plume de Naraën [MUSIQUE]

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AuteurMessage
Finaël
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Finaël


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Feuille de personnage
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La Plume de Naraën [MUSIQUE] Empty
MessageSujet: La Plume de Naraën [MUSIQUE]   La Plume de Naraën [MUSIQUE] Icon_minitimeVen 21 Fév 2014 - 11:44




L’elfe errait dans le champ de ruines. Partout ce n’était que décombres noircis, poutres calcinées. La pâle lumière blanche que les étoiles projetaient sur ce décor de fin du monde donnait à chaque chose un aspect étrange et irréel. Pourtant ce fut le théâtre de souffrances et de morts innombrables et l’eldar prenait, en cet instant, la mesure du drame qui avait eu lieu. Il était bien au-delà de la tristesse ou même de la colère. Tant de haine lui laissait un goût amer dans la bouche mais il devait aller de l’avant, pour lui, pour les Peuples Libres, pour Arda.


Il se remit donc en route, sans hâte, marchant au hasard mais s’éloignant du champ de ruines. La nuit n’était guère avancée. Des feux s’étaient allumés ici et là dans le camp de réfugiés.


Il passait non loin d’un foyer quand il sentit peser sur lui un regard étrangement intense. Il s’immobilisa. Il inspira profondément et étendit sa conscience à tout ce qu’il percevait : la lumière des étoiles, le vent qui gémissait en traversant les branches dénudées, le chant régulier de l’eau, le crépitement du bois dans le feu et mille autres bruits qui emplissaient la nuit. Tous ses sens captaient cette harmonie.


Il pivota lentement vers l’endroit d’où provenait ce regard qui pesait sur lui. Il s’agissait d’une fillette âgée de moins d’une dizaine d’années. Son regard ne le lâchait pas. Il marcha sans hâte dans sa direction. Il s’arrêta à quelques pas, plongeant à son tour son regard dans celui de l’enfant. Elle ne dit pas un mot, ni ne sourit. Elle s’était retirée au plus profond d’elle-même, se coupant volontairement du monde qui l’entourait. La terreur et le désespoir qui l'avaient envahie le soir du massacre l'avaient conduite à s'emmurer au plus profond d'elle-même. Seule la présence de l’elfe semblait lui importer comme si c’était la seule chose qu’elle put percevoir du monde extérieur.


Elle était assiste au pied de sa mère, une couverture sur les épaules, totalement immobile. Un pansement recouvrait en partie sa jambe gauche. Le fils des Etoiles leva les yeux vers la mère, silencieux.


- Elle s’appelle Naraën, dit-elle, elle n’a pas prononcé un mot depuis la nuit du massacre.


La femme laissa planer un silence puis reprit :


- Sa blessure à la jambe ne semblait pas dangereuse mais elle ne guérit pas. Nous craignons le pire.


Ce « nous » incluait l’homme qui se tenait non loin et devait être le père de la jeune fille. Un peu plus loin, de l’autre côté du feu de camp, trois personnes, peut-être de la famille proche, des amis ou simplement des voisins, observaient la scène, fascinés.


Toujours sans un mot, l’elfe s’écarta, alla chercher une vieille couverture qui gisait à proximité. Il la replia pour confectionner ce qui ressemblait vaguement à un matelas. Il disposa ce matelas de fortune près du feu. Puis il se saisit d'un banc inutilisé, le plaça parallèlement au matelas, du côté opposé à celui de feu et le recouvrit d’une autre couverture. Il avait ainsi dressé, sommairement, un coupe-vent.


Il retourna près de la fillette, s’accroupit devant elle, ouvrit les bras pour lui montrer son intention. Elle ne broncha pas. Il laissa passer quelques secondes puis la souleva délicatement pour la prendre dans ses bras. L’enfant ne réagit pas et se laissa docilement emmené.


L’eldar la déposa et l’allongea délicatement sur le matelas qu’il avait confectionné au préalable. Ainsi près du feu, avec le coupe-vent, la fillette ne devait pas souffrir du froid.


Il rassura l’enfant d’un regard et s’intéressa à la blessure.


Son premier réflexe fut d’aller chercher Arlan. Mais il prit conscience que ce qui se passait  ici ne concernait que lui…et l’enfant. D’ailleurs, la blessure, comme l’avait précisé la femme, ne présentait pas de gravité particulière.


L’elfe savait que les soins physiques étaient bien secondaires dans le cas présent.


Néanmoins il commença à défaire précautionneusement le bandage.


Au même moment, il s’était mis à murmurer. Cela s’apparentait à une prière, une mélopée à mi-chemin entre le chant et la parole.


- Man dîr pada mi ôl nín ?


" Qui marche dans mon rêve ? ", cette première question, dans ce chant, était un tremplin pour se placer d'entrée de jeu sur un autre plan. Car le rêve, c'est le domaine de l'esprit, une autre forme de conscience.


- I dhîr i darthannel


" Celui que vous attendiez ", cette réponse transcrivait l'acceptation, l'entrée dans cet autre état de conscience.


Le bandage était alors presque entièrement retiré.


A nouveau le murmure de la voix se fit entendre, une nouvelle requête.


- Pado voe, A brona aen ôl nín anann.


" Marchez doucement, que dure mon rêve éternellement. " Cette formulation était d'une façon de dire qu'il fallait rester et maintenir cet état de conscience pour en retirer les bienfaits qu'il procure.


L'elfe avait quelque temps auparavant ramassé quelques feuilles de saule qui avaient la propriété d'apaiser la douleur. Il déposa les feuilles fraîches qu'il avait écrasées entre ses doigts à même la blessure.


Sa mélopée reprit.


- Iston i thîr lín


" Je connais votre visage. " Là, il s'agissait d'une assertion qui signifiait la reconnaissance, de la part du patient, du statut de celui qui lui venait en aide.


- Im i nathron en-elei, pannen nuin giliath.


Dans cette réponse, Finaël affirmait clairement la nature de son être : " Je suis le Tisseur de Rêve. J’ai marché sous les étoiles. " Il revendiquait sa nature elfique et le mystère de l'invisible dans lequel toute chose prend sa source.


Il prit un bandage propre pour refaire le pansement sur la cuisse de la fillette. Elle ne le quittait pas des yeux, des yeux qui semblaient se remplir de lumière au fil des instants.


Au moment où l'elfe acheva le pansement, il captura à nouveau le regard de l'enfant et poursuit son invocation.


- I thîr nín naer.


Il semblait traduire exactement les émotions qui la traversaient. Le chant affirmait : " Mon regard est triste. " Et l'elfe répondit :


- Sogathon i nîn lín.


C'était une promesse, une promesse qu'il était en train de réaliser car son chant disait : " Je boirai vos larmes. "


Et de fait, le regard de la fillette semblait s'éclairer de joie.


- Sír i 'gwest nín ú-estel.


Une dernière crainte, une dernière réticence : " Ma vie était espoir autrefois. "


La voix de l'elfe balaya le doute :


- Telin na minuial


" Je viens avec l'Aurore ", disait-il, et n'était-ce pas une merveilleuse et lumineuse aurore qui se levait dans l'âme de Naraën ?


Une merveilleuse aurore que la fillette craignait de voir s'éteindre quand la magie de l'instant prendrait fin. Le chant traduisait sa peur :


- I ôl mín dôl na methed ?


" Est-ce notre rêve qui s’achève ? " se lisaient dans les yeux de l'enfant.  Allait-elle tout perdre quand allait prendre fin le chant de l'elfe et l'état de conscience qu'il provoquait ?


L'eldar sembla se nimber d'une irréelle lumière et dans sa voix se mêlait le souffle du vent, la lumière des étoiles, le chant de l'eau, les racines profondes d'Arda :


- Law, mell nín, sí naid bain heriar


" Non, Bien-Aimée, car ici, tout commence. " Lui répondit-il alors que s'achevait son chant.


Cette réponse appartenait à la fois à l'incantation et à la réalité, car il venait réellement de lui parler.


Le regard de la fillette s'illumina totalement et d'un élan formidable, elle se jeta contre l'elfe et entoura son cou de ses petits bras et lui murmura :


- Je suis Naraën et je suis revenue car tu m'as appelée. Je sais qui tu es. Je te connais depuis toujours et je t'attendais.


L'élan qui avait poussé Naraën dans les bras de l'elfe était le reflet exact de ce qui s'était passé au plus profond d'elle-même. Elle avait renoncé à sa prison mentale où l'avait enfermés la terreur et le désespoir parce qu'une voix était venue jusqu'à elle pour lui montrer la beauté du monde. Le Dirnarda avait ouvert sa prison pour lui offrir l'amour d'Arda.


Lentement comme à regret, l'enfant mit un terme à son étreinte et se rassit devant l'elfe.


Il la regarda en silence et avança la main fermée, vers elle.


Elle baissa le regard vers la main qui s'ouvrit à cet instant. Au creux de la paume elfique, il y avait une petite plume de geai toute irisée de nuances de bleus profonds.


La Plume de Naraën [MUSIQUE] Plume-geai


La fillette s'en saisit délicatement et la contempla longuement.


Que signifiait ce présent ?


Symbolisait-il la légèreté de l'esprit et sa beauté ?


Symbolisait-il le lien profond qui les unissait ?


Naraën, semblait parfaitement connaître la signification du geste et de du don.


Finaël se releva. Il était temps de partir.


Les adultes, médusés, qui n'avaient rien perdu de la scène semblaient complètement abasourdis.


Rien d'extraordinaire ne s'était passé, juste un chant, un pansement et pourtant ils avaient confusément conscience de la nature quasi miraculeuse des instants qu'ils venaient de vivre.


L'elfe savait en cet instant, qu'à travers la jeune fille, il avait atteint indirectement les hommes et les femmes de ce peuple. Car s'il avait témoigné de l'affection et de la tendresse au plus petit d'entre eux, cela ne signifiait-il pas tout le respect et la bienveillance qu'il leur accordait à eux aussi ?


La mère fit un pas pour signifier sa gratitude. Le père fit de même.


L'elfe reçut et accepta ces remerciements, ils s'enflaient en lui comme une énergie que l'eldar renvoyait par tous ses sens à celle qui lui avait tout donné et tout appris : Arda.


Il n'était qu'un Passeur, il n'était que le DirnArda.


La fillette se retourna vers ses parents et les adultes :


- A présent, il faut qu'il parte. Il doit marcher sous les Etoiles pour tisser de nouveaux rêves, pour que se lève encore, quelque part, une aube lumineuse.


Elle avait parlé lentement et posément comme si elle avait à faire à des personnes un peu lentes d'esprit.


Alors qu'elle s'adressait à eux, l'elfe s'était mis en route.


Sa mère lui fit remarquer qu'elle avait oublié de lui dire "au revoir", Naraën lui répondit :


- Désormais, il marche à mes côtés, pour toujours.


Elle s'emmitoufla dans sa couverture, rejoignit le feu et s'installa pour dormir. Quand sa mère vint pour l'embrasser et lui souhaiter bonne nuit, Naraën mumura :


- Je repose en paix, les Etoiles veillent sur moi, c'est la magie du Dirnarda.


Elle sourit paisiblement et s'endormit aussitôt.

--------------------------

L'elfe avait poursuivi sa route et rejoignit le camp de ses compagnons. Il était déjà tard et tous semblaient dormir paisiblement. Son regard glissa sur chaque forme endormie : il était avec eux, parmi eux. Même au cœur de la nuit silencieuse, dans l'espace des rêves, les liens qui les unissaient étaient présents.

" Que les étoiles veillent sur vos rêves ! " murmura-t-il, puis il reprit sa marche vers la forêt profonde.

Il fit halte après un long moment. Un ruisseau murmurait tout à côté, un arbre penchait vers lui sa ramure et semblait l'inviter à prendre quelque repos.

Il s'assit donc au pied du tronc et écouta.

Il songeait à Naraën, elle l'avait appelée et tous croyaient qu'il l'avait guérie. En vérité, il n'avait fait que tendre la main, la fillette s'était guérie elle-même grâce au choix qu'elle avait fait.

La fillette était en réalité une messagère du destin, elle lui avait montré ce qu'Arda pouvait réaliser à travers lui.

Les liens qui l'unissaient à la Terre constituaient une énergie fabuleuse qui pouvait se manifester par son intermédiaire.

En cette nuit, il prit très clairement conscience de ce fait.

Il ferma les yeux et se relia à tout ce qui l’entourait depuis l'écorce rugueuse de l'arbre dans son dos jusqu'à l'infini des étoiles et il laissa parler Arda.

Ce fut d'abord imperceptible, juste le murmure du vent qui semblait dire autre chose. Puis un courant d'air fit voltiger les feuilles mortes qui formaient un tapis épais à cet endroit.

Cela ne semblait être qu'une rafale nocturne passagère, rien de plus. Mais les feuilles restèrent comme en suspens, puis lentement se mirent à tourbillonner en une lente spirale dont l'elfe était le centre.

Si  quelqu'un était survenu à cet instant, il aurait pu mettre ce phénomène, certes étrange, sur le compte des bizarreries de la nature, du caprice du vent.

Oui, cela aurait pu s'expliquer ainsi.

Mais l'elfe semblait auréolé d'une douce lumière et l'anneau à son doigt émettait une légère lueur bleutée qui semblait pulser au rythme du chant de l'eau. Puis doucement les feuilles retombèrent une à une tout autour de lui.

Quand il ouvrit à nouveau les yeux, une plume de geai était posée juste devant lui et ses couleurs rappelaient étrangement la lueur bleue de l'anneau.

Il sourit et son âme s'élança dans les mouvances infinies du rêve, c'était la nuit du Dirnarda.

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