Je reviens sur ce petit récit sympathique.
Non pas que je l'avais "zappé" mais j'ai omis de mettre un petit mot.
Et c'est toujours agréable, je crois, d'avoir un "petit retour" sur ce qu'on s'est donné la peine d'écrire.
J'apprécie beaucoup certains détails dans ce passage.
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1)
- Citation :
- Eodrec, silencieusement avait saisi des planchettes de bois qu'il gravait d'un stylet. Il me fallut un certain temps pour prendre conscience qu'il levait toujours les yeux quelques secondes avant les interventions de l'elfe et du nain. Jamais je ne réussis à déterminer s'il s'agissait d'une interrogation, d'une demande de précision muette à laquelle répondait ses amis, ou s'il pressentait que l'un deux allait intervenir.
Ici sont mis en valeur, une fois en encore, l'unité, la symbiose qui lie les membres de la communauté.
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2)
- Citation :
- Le Rhovanion ... est-ce encore mon pays ?
Ici, c'est un sentiment qu'Eodrec semble partager avec Finaël : le fait de s'être "détaché" de ses "attaches". Le fait de ne plus éprouver d'appartenance avec son milieu d'origine, d'être devenu autre, de s'être "attaché" à quelque chose d'autre.
Il n'y a pas très longtemps je songeais à Finaël comme un "sans caste" ou un "hors caste".
Sans doute est-ce là tout à la fois l'exigence et la conséquence d'être un "Tisseur".
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3)
- Citation :
- C'est comme Arpenteur et comme Sonneur que l'on me désignera. "Arpenteur", à la fois celui qui parcourt le Monde et qui le mesure, qui marche et qui mesure l'avancée de l'Ennemi. "Sonneur", qui sans cesse averti les êtres de bonne volonté de cet état de fait pour les réveiller et travailler à leur unité.
Ici, J'ai l'impression de revivre avec Finaël ce besoin d'une "nouvelle identité".
Le Finaël d'antan n'est plus, sans doute comme l'Eodrec d'antan, et cette nouvelle identité émergente a besoin d'être reconnue, vécue, affirmée par une nouvelle "désignation".
C'est dire encore une fois toute l'importance du mot, du "verbe", du langage, ce par quoi l'homme accède à la conscience, ce par quoi l'homme est conscient.
Car la parole, le langage, n'est-ce pas le propre de l'être conscient ?
Et le fait de vivre parmi les Tisseurs, d'être un Tisseur modifie profondément notre identité, la conscience que nous avons de nous-même et du monde qui nous entoure.
Arpenteur, Sonneur, Dirnarda, Tisseurs...après tout ce ne sont que de simples noms...
Pourquoi s'affubler ainsi de pseudonymes ?
Car ces noms représentent le changement qui s'est opéré en chacun de nous et au sein de la communauté.
Nous ne sommes plus du tout ce que nous étions auparavant, les Tisseurs nous ont transformé profondément, radicalement.
Et ces noms qui apparaissent représentent cet état de fait et cette prise de conscience.
Sur ce point, je crois que l'Elfe et l'Eothraim ont suivi un chemin parallèle.