La Tour Blanche

Il fallait partir, il n’était pas convenant de faire attendre les Seigneurs du Vent qui nous faisaient l’honneur de nous escorter.

Une fumée opaque et nauséabonde s’élevait du bucher funéraire. Tant d’âmes nobles avaient succombé en ce lieu, avaient donné leur vie pour que la survie de tous soit possible. L’heure était venue mais il se retourna :

- Hlaran ómar ohtarion, (J’entends les voix des guerriers)
nai fëalya seruva oialmaressë. (Puisse leur âme rester dans la joie éternelle)

Et au delà des flammes…rien, le vide.
La Tour Blanche n’était plus, joyau lumineux, elle avait chu dans l’ombre.

Pour beaucoup ce n’était qu’une tour.

Oui, le monde devenait gris, il perdait peu à peu sa lumière, l’Age des Elfes était révolu, ils allaient disparaître comme cette tour.

Qui se souviendra.

Les Hommes ?

L’Elfe sourit. Son peuple deviendrait une légende et les hommes finiraient pas croire que les elfes n’ont jamais existé si ce n’est dans l’imaginaire des conteurs.

Il frissonna. Il fallait partir.

Avant que les elfes ne disparaissent vers l’Ouest, une ultime tâche restait à accomplir, rien n’était certain.

En s’approchant des grands aigles, il sourit tristement à ses compagnons. Eux aussi, dans leurs cœurs, avaient adressé un ultime hommage à ceux qui avaient péri à leurs côtés.