Notes : je me suis amusé à faire parler maître Aleas pour la description de Fifi. Une grande partie de ce texte est donc un petit récit dans le but d'assurer une continuité dans la façon de présenter Fifi. Mais cela n'a pas grand intérêt Aussi, j'ai mis des pointillés à partir de l'endroit où la description de Fifi commence. Vous pouvez donc zapper le "blabla" et vous rendre directement à la section "description". 3ème BG ---> Selon le Maître Barde AléasDu jour où j'ai fait la
rencontre de cette étrange Communauté, je n'ai eu de cesse, non seulement de retracer l'histoire de cette Communauté mais aussi d'apprendre à connaître chaque membre qui la compose.
Cette enquête a été particulièrement difficile à mener, surtout pour ceux qui n'étaient pas humains.
Concernant l'elfe, j'ai bénéficié d'une double chance (où n'est-ce simplement que la volonté des Valars dans l'accomplissement de ma propre destinée) dans la mesure où j'ai pu rencontrer deux êtres qui ont fort bien connu Finaël. Il s'agit de Maître Saelbeth que Finaël considérait comme son propre frère qui était un Protecteur de Ceven Galad, originaire de la Forêt Noire et de Maître Lenwë, ami et mentor de Finaël depuis les jours de Ceven Galad.
Je noircirai bien des pages à l'évocation de cette rencontre avec ces deux êtres exceptionnels avec lesquels je me sentais en parfait accord sur bien des points. Mais ce n'est pas là le sujet et on ne pourrait me pardonner une telle digression.
Toujours est-il, que grâce à ces deux personnes, j'ai pu apprendre bien des détails qui sans cela, n'auraient jamais été portés à ma connaissance.
D'ailleurs, très curieusement, tous ces "détails" dont je parlais et sur lesquels je ne reviendrai pas ou peu puisque Maître Lenwë les a, en grande partie, déjà consignés, n'apportent pas de véritables éléments permettant de cerner précisément cet elfe.
De fait, que ce soit Saelbeth ou Lenwë, tous deux ont mis en avant un trait particulier de cet elfe : la propension au silence et au secret. Pas un secret voulu et entretenu sciemment mais un secret qui découle directement de cette inclinaison au silence. Une grande partie de la vie de cet elfe est inconnue, et tout ce pan d'existence a été voué à une vie entièrement solitaire. Ce goût du silence, assurément déjà présent dans la nature de cet être, à été renforcé, décuplé, si je puis dire, par ces longs siècles passés à vivre dans la plus grande et parfaite des solitudes.
Cette vie solitaire a assurément, du moins à mon point de vue, permis deux choses.
D'une part, Finaël semble avoir la faculté de parler, disons de communiquer plutôt, sans prononcer un mot. Vous me direz que ce trait appartient d'une façon plus générale à la race des elfes mais Finaël paraît l'avoir développé dans une mesure assez peu commune.
D'autre part, cette vie solitaire a mûri cet elfe que certains pourraient qualifier de "jeune". En effet, 1 000 ans pour un elfe, cela n'a rien d'extraordinaire quand on sait que les aînés de cette race sont âgés de plus de 10 000 ans !
Il a donc donc conquis, grâce à cette vie solitaire, cette profonde sagesse qui ne semble être l'apanage que des êtres les plus anciens. Cela crée aussi un sentiment étrange et inqualifiable quand on croise ce regard de jeunesse et de sagesse mélangées.
De mon côté, je n'apporterai donc rien de beaucoup plus consistant, que ce qu'à pu dire Maître Lenwë, au sujet de cet elfe peu enclin à se livrer.
Par contre, là où je peux apporter ma contribution, c'est dans l'éventuelle évolution de ce personnage à travers le temps. En quelque sorte, je prends la relève de Maître Lenwë et je commence là où il s'arrête à propos de Finaël.
Évolution ? Chez un elfe ? D'aucuns diront qu'il s'agit là d'un paradoxe ! Sans doute, mais dans le cas de Finaël, à l'instar des autres membres de la Communauté d'ailleurs, il s'agit d'un destin que je crois être très particulier et qui a provoqué de terribles et irrévocables mutations.
Le premier point marquant et le premier grand changement dans la vie de cet elfe, fut la révélation de Ceven Galad. Beaucoup et Finaël lui-même, je crois, pensèrent qu'il avait rencontré enfin son destin et que sa route devenait alors toute tracée. Mais ce n'était qu'un destin en gestation, une simple étape.
Je crois pouvoir affirmer cela aujourd'hui, car l'elfe que j'ai rencontré ne me semblait pas être le Seigneur d'un quelconque refuge elfique sur la Terre du Milieu. En vérité, il ne semblait appartenir à aucun endroit de connu mais plutôt d'appartenir à tous les endroits à la fois, autrement d'appartenir à Arda elle-même.
Comment justifier cette affirmation ?
Je n'ai hélas que ma perception, mon intuition. Mais l'avenir sans doute se chargera de corroborer ce que j'avance.
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Par ailleurs, j'ai pu noter certains détails extérieurs lors de notre première rencontre et rassembler divers témoignages qui complètent mes observations.
Commençons simplement par le nom qui sert à le déterminer. Si Finaël reste et restera son nom d'origine, il semble peu à peu s'en détacher comme s'il ne s'agissait que d'un écho de son ancienne vie. De fait, le "Finaël" d'antan, n'existe plus, il a cédé la place au DirnArda, autrement dit en langue commune, au Gardien de la Terre. Le nom "Finaël" ne peut plus rendre compte de ce qu'il est aujourd'hui, aussi s'en détache-t-il à la manière dont une chenille se sépare de sa chrysalide.
L'autre aspect qui témoigne de ce changement profond, c'est son apparence. J'englobe dans le terme apparence tout à la fois la perception que l'on peut avoir de cet être, étrange parfois même inquiétant, tant dans son attitude (sa faculté extraordinaire par exemple de se faire littéralement absorber par l'environnement) que son regard et par le choix de ses habits.
Je suis tout à fait certain, qu'il traduit à la fois dans les couleurs et les formes de ses vêtements, la nature profonde de son être.
Voici comment on pourrait le décrire.
La sensation générale et globale, avant même de s'intéresser aux détails, traduit une impression de totale harmonie, fusion avec Arda. Tout, jusqu'au moindre détail traduit cette volonté de ne faire qu'un avec la Terre.
Les couleurs tout d'abord, avec une dominance de brun de beige mais aussi l'éclat fugitif du feu d'un soleil d'automne. A l'observer de loin, avec son aura si particulière, on ne peut s'empêcher de songer à un coucher de soleil automnal : la terre parée du feu solaire et du spectre allant du rouge à l'or comme les feuilles des arbres, dans une symphonie de couleurs.
Tristesse infinie de l'automne qui annonce l'hiver et la mort mais aussi débauche de couleurs et de lumière comme si l'Estel, l'Espérance voulait promettre qu'au delà de la mort qui paraît inéluctable, une destinée nouvelle s'ouvrait.
Pour ce qui est des formes des vêtements, rien de droit, d'angulaire. Chaque pli, chaque coupe semble être naturel et prendre modèle sur le monde végétal. Les extrémités des manches et des jambes rappellent la forme ciselée d'une feuille d'érable, les plis de sa cape évoquent les nervures du lierre, la sinuosité des racines. Chaque motif inscrit, dessiné, nous laisse hésitant, nous demandant s'il s'agit d'un pur hasard ou de la main d'un artiste.
Dans ses cheveux se mêle souvent une feuille d'automne. Cependant, même si elle semble s'être accrochée fortuitement, elle forme un apparat et ne traduit aucune négligence dans le soin qu'il apporte à sa tenue. C'est très paradoxal, en énumérant les composantes, on devrait voir un vagabond, un va-nu-pieds mais il n'en est rien. Ce qui pourrait apparaître comme négligence n'est que le signe d'une communion et harmonie totale avec Arda.
Cette impression générale nous fait presque oublier les parties guerrières de sa tenue. Bien sûr les flèches dans son carquois dorsal dont l'empennage domine sa tête. Mais les plumes de faucon, d'un beige-brun tacheté qui forme l'empennage se marient parfaitement avec les couleurs dominantes de la terre. La poignée du sabre qui côtoie le haut du carquois, finement ornementée d'entrelacs végétaux passe quasiment inaperçue.
Les canons de cuir renforcé, semblent n'être qu'une grande feuille d'érable entourant ses poignets et avant-bras. Sa cape également, quand elle voltige dans le vent, rappelle quelque feuille géante comme si Arda elle-même lui offrait sa protection.
Sa longue robe fendue qui descend jusqu'à terre, se termine frangée, rappelant là aussi une forme végétale naturelle.
Ainsi quand il reste immobile, il paraît faire partie intégrante du décor car chaque couleur, chaque forme, chaque motif tire son origine de la Nature.
Parfois un des joyaux qu'il porte renvoie un éclair lumineux comme un rai de soleil qui jouerai avec les feuilles d'or d'une forêt enchantée.
A la ceinture, qui est réalisée à partir d'une tresse de cuir qui rappelle la forme d'un lierre, il porte 2 dagues, l'une est d'origine clairement elfique. Quant à l'autre, elle semble presque incongrue sur un elfe car on peut aisément deviner à la taille et à la forme qu'elle est d'origine naine. Un second carquois est également accroché à cette ceinture et l'empennage des flèches finit de briser totalement toute forme d'uniformité dans la silhouette. De loin, avec les flèches des 2 carquois, on pourrait même croire qu'il s'agit de branches qui croissent sur un jeune arbre.