Le Démon de l'Ancien Temps

Comme annoncé ds le débrief, nous relançons un épisode d'écriture collaborative.  
Fina et moi avons une trame à grands traits, mais chacun peut évidemment intervenir quand il veut (y compris Nœnœil, ça va sans dire !). Si jamais nous sortons de la trame … ce sera très bien aussi ! ! ! Vous pouvez faire court, long, insérer simplement une image, une musique. L'idée c'est que chacun prenne du plaisir, c'est tout. Évidemment, personne n'est obligé de participer (enfin si, Fina, parce que sinon je vas être un peu tout seul … ).




Le texte se situe donc après le passage dans le mausolée de Daeron, mais ni dans un temps ni dans un espace bien défini, comme le "Mariage de Fina".

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La journée encore une fois avait été rude ; la course dans la plaine, puis sur les contreforts encore peu élevés des Montagnes Grises, avait été éreintante. Les Tisseurs, pourtant, étaient parvenus plus tôt que prévu au point de rendez-vous qu'ils avaient donné à Adalgrim Serreceinture, le devançant de quelques heures. Outre des nouvelles de Taidmor et de Tharbad, ce dernier avait, semble-t-il, un objet à leur remettre.

Ils pouvaient profiter du répit pour organiser un camp un peu moins sommaire qu'à l'habitude. Ici, la menace des orques semblait relativement lointaine, et malgré la fraicheur de l'automne, l'air était d'une pureté sans pareille. Un gros rocher, duquel tombait en cascade l'eau limpide de ce qui plus loin formait le torrent qu'ils avaient longé un moment, fournirait l'assise nécessaire à leur abri. L'Eothrem avait souri en voyant le lieu, anticipant par avance les réactions de ses compagnons. À son habitude, le rôdeur avait sans un mot désigné l'endroit de la main, une question muette dans le regard. L'elfe alors, le premier, s'était élancé pour s'assoir au sommet du rocher : la nuit s'annonçait belle et de là-haut, il pourrait aisément contempler les étoiles ; satisfait il en était aussitôt redescendu donnant son approbation au choix du lieu d'un simple geste de la tête. Le nain avait grimacé en entendant la cascade; néanmoins, de la pierre émanait une force tellurique qui ne manquait pas de le rassurer. Avec un grognement de satisfaction, il s'était adossé au morne après avoir déposé son paquetage. Edegilon, celui dont-nul-ne-connait-le-passé, avait prestement lâché son bouclier. Certains bouleaux de la rive portaient des champignons lignicoles, qui lui permettraient de reconstituer sa réserve d'amadou ; nul doute que sa collecte permettrait également à Arlan de recompléter sa pochette de plantes médicinales. À son tour Eodrec grimpa sur le rocher, espérant de là-haut apercevoir l'arrivée du hobbit.

Nous avons convenu avec Fina de ne pas aller trop vite dans les posts, histoire de ne pas vous perdre.   Vous pouvez par précaution "Surveiller ce fil" en bas à droite.
Edegilon me pardonnera je l'espère de faire agir son perso. Il fallait que je le place nu dans l'eau, parce que, d'accord avec Olivier, une naïade surgit des flots dans le prochain post.  De toute façon, vu que ni Olivier ni lui ne sont là, ils me suffira de poster très vite pour faire dérailler l'histoire dans ce sens.

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Du haut du rocher l'Eothrem guettait l'arrivée du semi-homme. Celui-ci se faisant désirer, le regard du cavalier se perdit peu à peu sur l'horizon. Peut-être Finaël avait-il finalement raison : le bonheur ne se trouvait-il pas dans la simple contemplation du monde ? Au pied du monolithe, Gunard avait allumé un petit feu.

Edegilon revenait de sa collecte. Il apportait outre les champignons recherchés, quelques morceaux de craie, une brassée de végétaux odoriférants et des plantes médicinales qu'il tenait plus délicatement. Ces dernières furent déposées auprès du paquetage du rôdeur. Puis l'homme se dirigea vers le foyer entretenu par le nain, s'emparant des quelques cendres qui s'étaient déjà formées. Après avoir broyé dans celles-ci des morceaux de craie et quelques unes des herbes précédemment récoltées, il y ajouta un peu d'huile de sa réserve, et mit l'ensemble sur le feu le temps que s'amalgame une pâte grisâtre dans sa gamelle de voyage. Visiblement satisfait du résultat, il s'empressa vers la rivière pour y plonger le récipient. L'eau était fraiche, le contraste thermique solidifia la mixture.
Edegilon s'employa alors à nettoyer méticuleusement ses mains terreuses. L'opération achevée, il ôta son gilet et ses chausses, pour entamer un brin de lessive. Autant que le savon, c'est la vigueur de la friction d'ailleurs, qui rendait aux textiles un semblant de propreté. L'action pouvait sembler assez vaine, mais Edegilon mettait un point d'honneur à entretenir du mieux qu'il le put ses effets. L'homme ne semblait pas se plaindre de la température des flots, le soleil encore assez haut permettrait aux vêtements d'être secs avant la nuit. Eodrec se fit la réflexion que son ami avait sans doute, dans un passé oublié, vécu au bord d'une rivière ou d'un lac car il semblait s'y sentir à son aise, ne craignant pas de s'avancer assez loin où auraient pu se trouver des trous d'eau.

Super 
Si Fina est parano :

Citation :

Il était sur le point de poser son arc et ses carquois, ainsi que son sabre contre le monolithe mais il hésitait. Les Tisseurs n'appréciaient guère se séparer de leurs armes sachant que le danger pouvait surgit à tout moment et particulièrement quand on s'y attendait le moins. Il parcourut du regard le site...

Arlan, lui, ne fait pas dans la dentelle 
J'adore les photos avec les flèches et les indications

Fina, la "chimie", ce n'est pas trop son truc, un savon "à la mode Rahan", pour quoi faire ?

Il n'y a que les gens sales qui se lavent, il n'est donc pas concerné 

Plus sérieusement, c'est assez frappant de voir comme tous les "points de vue", au sens propre et figuré, se superposent pour se compléter

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Le temps s'écouler tranquillement.

Bercé par le bruit du ruisseau Arlan prenait enfin le temps de relâcher la pression qui s'exercer sur lui et ses compagnons.
Rare etaient ces moments de détente dans leur combat perpétuel contre l'ennemi.


Alors qu'il se penchait pour aller chercher quelque chose dans son sac un craquement de tissu se fit entendre.
Sa chemise, rudement mise à l'épreuve par leur vie de voyage, venait de se déchirer.

Dans un soupir, Arlan se mis torse nu pour regarder l'étendu des dégâts.
Le tissu usé avait cédé sur 20 centimètres dans le dos.

A l'aide du matériel rudimentaire que tout rôdeur se doit de posséder il entreprit de recoudre son vêtement.

L'elfe souriait tout en grinçant des dents en entendant les vocalises laborieuses et peu harmonieuses du Hobbit.

Comment est-il possible de "chanter" ainsi, si tant est qu'on puisse parler de chant ?

Mais, avec un soupir de soulagement, la torture prit fin quand Serre-Ceinture héla l'assemblée des Tisseurs.


Toutefois, Finaël restait dubitatif : valait-il mieux supporter d'avoir les oreilles écorchées vives ou supporter la gouaille intarissable du Semi-Homme ?

L'élémentaire sagesse nous conseille toujours, face à deux maux, de choisir le moindre. Mais l'elfe restait indécis, ne sachant, lequel de ces deux maux était le pire.


Toujours est-il, qu'il y avait avoir de l'animation !

Et le Semi-Homme n'avait pas que des défauts. Ses talents certains de cuisiniers allaient pouvoir améliorer considérablement l'ordinaire des Tisseurs.

L'elfe prit une profonde inspiration prêt à affronter la logorrhée verbale qui n'allait pas tarder à s'abattre sur les Tisseurs.

Mais il fallait rester attentif, au milieu de tout ce verbiage, il y aurait sans doute, perdues et parsemées au milieu des propos échevelés, des informations utiles.


L'elfe marcha donc en direction du petit convoi, nul doute que Serre-Ceinture aurait toutes les peines du monde à atteindre son fourbi juché sur le dos du mulet qui faisait l'effet d'un destrier immense à côté de la petite taille du Hobbit.

Il ne rechignerait donc pas devant un coup de main.

Finaël serra les dents pendant le vacarme assourdissant que fit le bric-à-brac en se répandant brutalement sur le sol.

Il ressentit l'onde d'inquiétude qui traversa la forêt suite à ce tintamarre. Il tendit son esprit vers le vivant en projetant calme et apaisement. Un frémissement imperceptible, au cœur des bois, sembla manifester de la gratitude.

Plongé dans son lien avec la nature, il n'entendit du hobbit qu'un verbiage inintelligible.

Il perçut seulement, distinctement, les dernières paroles :

"On peut chanter en cœur si vous voulez … Maître elfe peut-être ?"

Après un effort pour se reconnecter avec la "scène hobbitesque", il murmura paisiblement :

"Vaquez donc à vos affaires, si possible avec discrétion par respect pour ce qui vous entoure, je vais chanter pour restaurer l'harmonie des lieux que vous avez quelque peu mis à mal."

Et sans attendre que le Semi-Homme puisse rétorquer quoi que ce soit, sa voix s'éleva paisible au milieu des arbres.

C'était un chant joyeux, à la manière elfique s'entend, qui avait pour but, plus que d'accompagner l'agitation du hobbit, de prolonger l'apaisement de la forêt.

L'elfe, tout à son chant, ne prêta nulle attention à ce que le hobbit ratiocinait dans sa barbe.

Tout au plus, il crut comprendre que le Semi-Homme faisait allusion à des animaux, un ours, entre autres...

Ma foi, tant qu'il ne chantait pas et ne laissait pas choir tout son bric-à-brac sur le sol, il pouvait bien raconter ce qu'il lui plaisait.

Ce qui lui était agréable, c'était que le Hobbit s'adressait à lui sans la retenue habituelle des autres races qui marquaient, généralement, une  forme de déférence, de prudence vis à vis de lui.

Le fait qu'il soit un combattant ainsi qu'un elfe, autrement dit un être très ancien relativement au Hobbit, cela n'entrait nullement en compte dans la façon dont Adalgrim s'adressait à lui, notamment pour lui adresser quelque remontrance bien sentie.

Cette simplicité avait quelque chose de rafraichissant, de reposant...tant qu'il était possible de prendre assez rapidement la tangente pour échapper au flot intarissable.

Avec un Hobbit, pour ne pas finir assommer de paroles, il faut toujours veiller à se ménager une porte de sortie, simple question de survie.